En suspension

Bien sûr, le monde s’effondrera un jour. Le marronnier du jardin disparaîtra dans les profondeurs de ce qu’il restera de la terre, ou aura explosé en cent mille morceaux d’écorce, projetés à la vitesse de l’éclair à des kilomètres à la ronde.

Mais en attendant, il veille sur moi, qui le regarde tous les soirs de ma fenêtre sous les toits. Sans croire en rien, je lui adresse pourtant à chaque tombée de la nuit quelques mots. Ma solitude rejoint alors celle de tous les autres, en s’éparpillant dans la voie lactée.

Mais ce matin là, la torpeur n’a pas gagné. Une autre solitude se tient à côté de la mienne, accoudée à la fenêtre. L’oeil brun-vert un peu embrumé, elle observe. Elle a laissé son bracelet en forme de chapelet sur la table de nuit.

Si on agrège deux solitudes en suspension, cela fait-il un nuage ?

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