Le glaz et la glaise
Torrent et fournaise
Le vert et le bleu
Très loin des cimaises
Choisissent les montagnes
Et les précipices
Leurs racines sourdes
Arbres suspendus
Sombres et rêches grumes
Le fleuve éventré
Le glaz et la glaise
Torrent et fournaise
Le vert et le bleu
Très loin des cimaises
Choisissent les montagnes
Et les précipices
Leurs racines sourdes
Arbres suspendus
Sombres et rêches grumes
Le fleuve éventré
Ces matins-là qui reviennent
On les avait bien rangés
Les souvenirs, ces persiennes
Qui laissent le coeur perler
Eloignés bruit et fureur
Pour la tendresse et les lueurs
Ton visage dans la lumière
Et moi je ne touche plus terre
Puis la nuit arriva. Sur la ville. Sur son coeur. Ne miroitait que la lune, en kaleïdoscope de son espoir explosé. Tu sais que je serai toujours là, même quand ton sang aura rouillé dans tes veines, semblait-elle dire.
Son image était brouillée comme un tableau fauviste, éparpillée comme les gouttes qui perlaient su la fenêtre de toit.
Tu as eu tort de croire aux étoiles, reprit doucement la lune dans sa tête. Elles ne brillent que quand le ciel est dégagé. Elles se repaissent de clarté.
Les bras de la rivière
S’écartent et se séparent
Comme la croûte terrestre en flammes
L’amour charrié comme une pierre
Par le fleuve furieux
Une oriflamme déchirée
Un jour son lit sera calme
Un jour il sera la mer
Rosée fumante de novembre
Monceaux de feuilles en cendres
Le mordoré du ciel
Couve les cimes vermeilles
Et mon coeur qui s’endort
Au creux d’un arbre mort
Le ressac
Sur la mer éventrée
L’eau inlassablement
S’use à remonter
Les souvenirs comme les vagues
Qui débordent d’écume
Comme les larmes s’épuisent
Ruissellent les rancunes
Je n’oublierai jamais
La lumière de mai
Les sentiers de Corrèze
Et le bout du chemin
Debout tu m’attendais
Moulin-Haut
Les lambeaux
Avant la pluie
L’espoir, avant la folie
Et l’acide de tes mots
Qu’il pleuve et qu’il vente
Au diable l’eau stagnante
Qu’emporte la marée
Ce nuage éclaté
Qu’il pleuve et qu’il tonne
Dans mon coeur essoré
Mes espoirs éventés
Je ne suis pas ton ectoplasme
Je ne suis pas ton cataplasme
Ni un drap blanc
Comme un écran de cinéma
Où tu projettes tes rêves sans mes sentiments
Et ta lumière sans mon ombre
C’est vrai que les coeurs solitaires
Souvent ne savent que se taire
C’est vrai qu’il faut accepter
Parfois de lancer ses filets
Sans rien espérer remonter
C’est vrai qu’il en faut du courage
Pour sortir la tête du mirage
Mon marin démâté
A la mèche sur l’oeil
Et l’exil dans le coeur
A l’assaut rugissant
Des déferlantes d’acier
Avec ses tripes salées
Ses rêves en bandoulière
Il repart à la mer
Sans avoir su nager
D’horizon et de vent
Il ne sait qu’espèrer