C’est un léger glissement
Un déraillement furtif
Du coeur sous assistance
Une peine ordinaire
En fait il avait les yeux verts
D’un coup un horizon ouvert
Le temps ne sait faire que passer
Bêtement comme si rien n’importait
C’est un léger glissement
Un déraillement furtif
Du coeur sous assistance
Une peine ordinaire
En fait il avait les yeux verts
D’un coup un horizon ouvert
Le temps ne sait faire que passer
Bêtement comme si rien n’importait
Comme un chat
Il grimpait sur les toits, agile
La nuit pour contempler
Les lumières de la ville
Tous les soirs
Un pied sur le rebord
Les yeux illuminés
Par les reflets de l’eau
Devant lui scintillaient
Le froid et le noir l’enveloppaient
Il se sentait chez lui
Au milieu de la nuit
Il voulait faire percer
Des fenêtres dans le grenier
Pour que des bouts de ciel
S’invitent dans son bordel
Comme un chat
Il grimpait sur le toit, agile
La nuit pour contempler
Les lumières de la ville
Un soir en glissant il a vu
Le ciel d’un peu trop près
Mon ami tu t’appelais
Félix Lechevalier
Comme on glisse
Vers l’automne,
Irrémédiablement
Comme on se hisse
Sur une branche
Pour hurler au ciel déclinant
Comme on meurt
Du silence de l’été
La joie est bel et bien passée
Comme on espère
Que le froid et le vent
Se feront discrets
Comme on glisse…
Mes souvenirs s’écrasent
Comme des oiseaux sur des vitres
Le temps a passé
J’ai les images en accéléré
Derrière les yeux
Le coeur lesté
Comme dans un dessin animé
Du sable gluant plein les godasses
Et ton visage qui me revient en bourrasque
Comme sur un pont suspendu
Avec le vide des deux côtés
Je croyais que j’avais avancé
Je suis pour toujours tordue
La promesse de l’été
S’est envolée sous les ailes
D’un goëland argenté
Les hybridations nocturnes
Sont restées sourdes
Aux hurlements de la lune
Les fenêtres entr’ouvertes
Se sont refermées sans un bruit
Ne reste plus que
Le claquement de la pluie
La nuit en juillet
Dégouline le long de mon dos
Tandis que la lune est hachée
Par le plissé du rideau
La nuit en juillet
Je vole au-dessus des pavés
Je prends le temps de respirer
Finie la brasse coulée
Propulsée dans le soir
Au détour d’un trottoir
Elle a mis un pied devant l’autre
C’était déjà pas mal
Dehors elle entendait
Les oiseaux qui chantaient
Tous ce temps passé là
Elle avait oublié
Comment les écouter
C’est sûr il y aurait
Un avant, un après
Elle était toujours là
Mais elle avait changé
Maintenant elle se sentait
Une femme à moitié
Dans la rue elle voyait
Les passants qui marchaient
A toute allure, sans s’arrêter
Elle aurait aimé aller
Aussi vite qu’eux, foncer
Mais ça c’était avant
Quand ses jambes la portaient
C’est sûr il y aurait
Un avant, un après
Elle était toujours là
Mais elle avait changé
Maintenant elle se sentait
Une femme à moitié
Pas plus léger son cœur
Un peu plus lourd son corps
Elle en avait consumé des heures
Nourri des doutes et des remords
Dans cet endroit étranger
Où elle aurait préféré
Ne jamais mettre un pied
C’est sûr il y aurait
Un avant, un après
Elle était toujours là
Mais elle avait changé
Maintenant elle se sentait
Une femme à moitié
Elle a mis un pied devant l’autre
Laissé derrière elle l’hôpital
Chassé la larme qui coulait sur sa joue
C’était déjà pas mal
C’était déjà beaucoup