Alors, toi aussi
La rose qui grimpe
Le ciel qui luit
Et tu frémis
Un doigt sur ta main
Le chant du coeur
Et les étoiles explosent
Sous le marronnier
Quand les autres ne voient
Que la nuit
Sourds, aveugles et transis
Alors, toi aussi
La rose qui grimpe
Le ciel qui luit
Et tu frémis
Un doigt sur ta main
Le chant du coeur
Et les étoiles explosent
Sous le marronnier
Quand les autres ne voient
Que la nuit
Sourds, aveugles et transis
Ca te ferait peur
Si je te disais
Que j’ai la mer
Dans le ventre
Une vague dans le coeur
De l’eau dans les poumons
A chaque respiration
Et dans mon estomac
Comme un banc de poissons
Je pourrais utiliser
Des mots compliqués
Comme inextinguible
Coeur incompressible
Je pourrais décrire
Comme une forcenée
Les vagues, la tempête
Que ton corps fait naître
Je pourrais me taire
Pour laisser entrer
Toute ta lumière
Ma vie irradiée
Je n’ai pas besoin d’eau
Mais je rêve de vagues
L’âme légère je ne crève
Plus
Fière au vent, roseau
Vive ardente, bateau
J’ai choisi un port, sans peine
J’avance et je vogue
Mes amarres en main,
Sereine
Suspendue à ton cou
Rage du coeur qui gronde
Dans ta nuque le vent souffle
Et mes yeux s’émeuvent
Tes cils contre mes cils
En arc-en-ciel voilé
Et l’ourlet de ta bouche
Un chef-d’oeuvre discret
Je vois la vie à travers un voile
C’est le rideau de ma chambre
Je crois que je n’en peux plus d’attendre
Tu manques à tout le monde aujourd’hui
Aujourd’hui n’était que lambeaux de pluie
Je sais que tu as la tête ailleurs
La mienne s’est élevée sur les toits rouges
Dans les vallées vertes et noires
Dans les plis de la forêt
La vie est dense quand tu n’es pas là
Mais la vie n’est danse qu’avec toi
Le souvenir du vent
A soulevé mon coeur
Il brillait
Désordonné, mouvant
Par mon sang
Irrigué
Comme une trompette
Le passé s’est noyé
Le souvenir du fracas
De ma voix dans la tienne
Au soir brûlant
D’entre les draps
D’où que je me souvienne
De là est venu
Le néant
La lune a jeté
Ses derniers quartiers
D’orage
Dans la brume orange
Sur le pas de la porte
Ma main à tes lèvres
Et d’un coup,
La fièvre
Le tournesol
Si seul en son champ
Les blés conquérants
Haute tige
Jusqu’au vertige
Se déploie du sol
Au soleil couchant
D’un coup le plomb
Mué en or
Le mur en pont
Vers ton coeur
Interstice du bonheur
Novembre en couleurs