Il s’est placé juste à côté du réverbère. La moitié de son visage dans l’ombre, sa main, qui tient son portable allumé, aussi.
Elle rentre d’une soirée, le coeur dans les talons. Tous les convives, sauf elle, évidemment, formaient couples et familles. Elle a mangé sa tranche de boeuf en piquant nerveusement la chair de sa fourchette. Ne pas pleurer, pas l’endroit, pas le moment.
Elle gare la voiture, sans regarder, presque d’une main. La nuit forme une voûte d’un noir sec au-dessus de sa tête. Elle traverse la route, hâtant le pas.
Il la voir sortir de sa voiture, sa respiration se bloque. Elle passe juste à côté, sans le regarder, mais perçoit le mouvement, infime, qu’il amorce vers elle. Il a rendez-vous, pense-t-elle. A 2 h 30 du matin, dans une rue déserte ?
Il attends une pute, sûrement. Il a cru que c’était moi. Cette pensée la traverse comme un coup de cutter. Elle a juste le temps de s’engouffrer dans le hall de son immeuble avant d’exploser en sanglots.
Tu as raison de les partager Madame Bond !
Je passe par ici m’empreigner de tes observations teintées d’une délicate noirceur dans laquelle je peux m’engouffrer quelques instants.
Des courts-métrages remplis de secrets qui supplient d’exploser
Qui supplient d’eclore au soleil.
Des élans qui se retiennent
Des colères qui se murmurent.
J’aime le lire Madame Bond.
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Merci Sam 😉
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